lundi 27 juin 2011

Ces merveilleux fous roulants dans leurs drôles de machines



En cette fin d’après-midi du vendredi 17 juin, d’étranges bruits de moteur raisonnent dans la rue principale de Romainmôtier. Malgré une pluie devenant torrentielle, touristes et habitants se pressent au bord de la route pour voir passer les participants de la 29ème rencontre internationale d’Amilcar. Des voitures datant de 1920 à 1932, qui semblent tout droit sorties d’un vieux film en noir et blanc, avancent en longue colonne, s’arrêtent, puis repartent après quelques tours de manivelle et/ou une vigoureuse poussée du copilote. Parcourant un trajet de 250 kilomètres jusqu’à Malbuisson (France), il faut bien le temps d’un petite pause goûter avant de reprendre la route.
Les 90 participants au Rallye viennent parfois de loin: Suisse, France, mais aussi Allemagne, Grande Bretagne ou Pays-Bas.

S’abritant de la pluie sous un avant-toit, un verre à la main (eau gazeuse pour le chauffeur, bien entendu), deux Allemands venus de la région de la Ruhr prennent une pause bien méritée non loin de leur Bugatti de 1927. On apprend que ce rallye n’est pas une course, mais une sortie pour le plaisir, celui d’avancer à la vitesse du bon vieux temps et de s’arrêter au gré des endroits de charme. Pourtant, ils affirment avoir déjà poussé leur Bugatti jusqu’à 80 km/h, chose qu’ils ne font pas souvent car, comme l’explique leur collègue Alsacien, l’impression de vitesse dans ce genre de véhicule est multiplié par deux – d’où les lunettes de protection - d’époque, bien entendu.








A la question : « Comment entre-t-on dans ce milieu », le copilote hausse les épaules : « C’est quelque chose d’inné, il faut croire qu’on a de la benzine dans le sang. De plus, on aime tout ce qui fait du bruit. » Plus sérieusement, le pilote retrace rapidement son parcours : « Lorsqu’on a dix-huit ans, on passe son permis et on roulera forcément avec une vieille voiture. Lorsque celle-ci connaîtra ses premiers problèmes techniques, il y aura forcément un ami bricoleur qui pourra la réparer. A force de regarder, on y prend goût, on finit par aimer partir à la chasse aux vieilles carrosseries et, sans s’en rendre compte, on est déjà passionné. »

Plan de route oblige, c’est déjà l’heure du départ. Il est temps de rajuster lunettes et chapeaux d’époque, de ranger les emplettes dans la malle ancienne fixée sur le coffre de son véhicule, et de reprendre la route, tout comme le faisaient jadis les voyageurs des années folles. Dans un rugissement de moteurs, le convoi quitte Romainmôtier, libérant à nouveau la rue à la circulation du 21ème siècle.


Antje van Mark

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